Au début de chacune de nos journées “En mode solutions”, nous souhaitons aux participants de vivre des moments de sérendipité, soit la découverte heureuse d’une chose totalement inattendue et d’importance capitale, souvent alors qu’on cherchait autre chose. Loin d’être un souhait anodin, il appert qu’un nombre impressionnant de découvertes se sont fait “par hasard”. C’est ce qui est rapporté dans cet article du New York Times qui a attiré notre attention il y a quelques semaines: How to cultivate the art of serendipity
So how many big ideas emerge from spills, crashes, failed experiments and blind stabs? One survey of patent holders (the PatVal study of European inventors, published in 2005) found that an incredible 50 percent of patents resulted from what could be described as a serendipitous process. Thousands of survey respondents reported that their idea evolved when they were working on an unrelated project — and often when they weren’t even trying to invent anything.
Si la sérendipité a une si grande part dans le développement des idées, comment faire pour provoquer un phénomène qui semble reposer sur le hasard? Une partie de la réponse repose en nous, en notre façon de voir les choses, en l’art de faire des liens et de voir des réponses là où l’on ne s’y attend pas. Les recherches de la professeure Sanda Erdelez de l’Université du Missouri démontrent que la sérendipité est davantage qu’un heureux hasard mais plutôt quelque chose que les gens font (“something people do”). Ainsi, elle définit trois types de personnes:
Her qualitative data — from surveys and interviews — showed that the subjects fell into three distinct groups. Some she called “non-encounterers”; they saw through a tight focus, a kind of chink hole, and they tended to stick to their to-do lists when searching for information rather than wandering off into the margins. Other people were “occasional encounterers,” who stumbled into moments of serendipity now and then. Most interesting were the “super-encounterers,” who reported that happy surprises popped up wherever they looked. The super-encounterers loved to spend an afternoon hunting through, say, a Victorian journal on cattle breeding, in part, because they counted on finding treasures in the oddest places. In fact, they were so addicted to prospecting that they would find information for friends and colleagues.
You become a super-encounterer, according to Dr. Erdelez, in part because you believe that you are one — it helps to assume that you possess special powers of perception, like an invisible set of antennas, that will lead you to clues.
Alors bonne nouvelle: si vous êtes de ces gens fascinés par tout, à qui vos amis demandent si vous connaissez un bon resto à Helsinki même si vous n’y avez jamais mis les pieds, il y a de bonnes chances que vous soyez un “super-encounterer”, une personne dotée d’un talent certain pour la sérendipité.
De notre coté, nous continuerons à chercher à provoquer ces étincelles en réunissant des gens d’horizons divers autour de questions et de problèmes complexes dans l’espoir de voir surgir des réponses improbables mais pourtant si évidentes une fois trouvées. Comme le dit si bien l’auteure de article:
What could these researchers discover if they came together for one big conversation?